Contraction post-accouchement : durée, intensité et solutions pour mieux les vivre
Accouchement Serein

Contraction post-accouchement : durée, intensité et solutions pour mieux les vivre

On nous parle beaucoup des contractions de l’accouchement… mais si peu de celles qui arrivent après. Et pourtant, pour beaucoup de mamans, les contractions post-accouchement (aussi appelées tranchées) peuvent être surprenantes, parfois même plus douloureuses que ce qu’elles imaginaient.

Si tu viens d’accoucher – ou que tu t’y prépares – et que tu te demandes : « Est-ce normal d’avoir encore mal ? Jusqu’à quand ça dure ? Est-ce que quelque chose ne va pas ? », alors cet article est pour toi. On va faire le point ensemble, en douceur, comme si on en parlait autour d’un thé, bébé blotti dans les bras.

Que sont exactement les contractions post-accouchement ?

Après la naissance, ton utérus n’arrête pas son travail d’un coup. Il a encore une mission très importante :

  • revenir progressivement à sa taille initiale (on parle d’involution utérine),
  • resserrer les vaisseaux sanguins pour limiter les saignements,
  • évacuer les derniers caillots et résidus de grossesse.
  • Pour faire tout ça, il se contracte. Ces contractions, tu peux les ressentir comme :

  • des crampes de règles plus ou moins fortes,
  • des pics douloureux qui viennent par vagues,
  • une sensation de tiraillement ou de “ventre qui se serre”.
  • Il ne s’agit pas d’un signe que ton corps “dysfonctionne” : c’est justement l’inverse. Ces contractions sont un peu la dernière étape du marathon qu’il vient de courir pour donner la vie.

    Je me souviens encore, après la naissance de mon premier enfant, avoir regardé la sage-femme avec des yeux ronds : « Mais… j’ai encore des contractions, là, non ? C’est normal ? » Elle avait souri : « C’est ton utérus qui fait la vaisselle après la fête. » L’image m’est restée.

    Combien de temps durent les contractions après l’accouchement ?

    La durée varie d’une femme à l’autre, mais on observe généralement :

  • Les 24 à 48 premières heures : les contractions sont souvent les plus intenses. C’est la période où l’utérus se rétracte le plus rapidement.
  • Jusqu’à 4–5 jours après l’accouchement : les douleurs diminuent progressivement, deviennent plus espacées et plus supportables.
  • Parfois jusqu’à 7–10 jours : certaines femmes ressentent encore de petites douleurs, surtout lors des tétées ou quand la vessie est très pleine.
  • Si tu as déjà eu plusieurs enfants, tu peux trouver que ces contractions sont :

  • plus fortes qu’à ta première grossesse,
  • plus douloureuses, notamment pendant l’allaitement,
  • plus présentes, surtout les deux ou trois premiers jours.
  • C’est normal : à chaque grossesse, l’utérus a un peu plus de “chemin” à faire pour retrouver sa forme initiale. On pourrait dire qu’il doit se montrer plus énergique pour faire le même travail.

    À quoi ressemble l’intensité des douleurs ?

    L’intensité est très variable. Certaines mamans en parlent comme de petits tiraillements, d’autres comme de vraies contractions de travail en version plus courte.

    Tu peux ressentir :

  • Une douleur de type règles : diffuse, un peu pesante, gênante mais gérable.
  • Des pics douloureux : surtout au moment des tétées, qui arrivent par vagues puis repartent.
  • Un ventre “dur” par moments : l’utérus se contracte puis se relâche.
  • Lire ▶  Conseils pour gérer la douleur pendant l'accouchement : méthodes naturelles, péridurale, analgésie

    Ces douleurs sont souvent :

  • plus intenses si tu allaites (on y revient juste après),
  • plus marquées si c’est ton 2e, 3e bébé ou plus,
  • renforcées quand tu es très fatiguée, stressée ou que ta vessie est pleine.
  • Une chose importante : l’intensité de la douleur n’est pas un indicateur de ton “courage” ou de ta capacité à être maman. Tu as le droit d’avoir mal, le droit de demander de l’aide, le droit de dire que c’est trop pour toi à ce moment-là. La douleur n’est pas une épreuve à réussir.

    Pourquoi les contractions augmentent pendant l’allaitement ?

    Tu as peut-être remarqué que les contractions se réveillent pile au moment où bébé tète. Ce n’est pas une coïncidence.

    Quand ton bébé est au sein, ton corps sécrète une hormone merveilleuse : l’ocytocine. C’est l’hormone :

  • de l’amour, du lien,
  • de l’éjection du lait,
  • et… des contractions utérines.
  • Concrètement, à chaque tétée, l’ocytocine aide :

  • ton lait à sortir,
  • ton utérus à se contracter pour reprendre sa place et limiter les saignements.
  • C’est à la fois inconfortable (voire franchement douloureux) et tellement utile. Ces contractions liées à l’allaitement sont un signe que ton corps fonctionne, qu’il fait ce qu’il a à faire. Mais ça ne veut pas dire que tu dois les subir sans soutien.

    Quand les contractions post-accouchement doivent-elles inquiéter ?

    Dans la plupart des cas, ces contractions sont normales. Mais certains signes doivent t’amener à consulter sans attendre ta sage-femme, ton médecin ou les urgences maternité.

    Demande rapidement un avis médical si :

  • la douleur est brutale, très intense, inhabituelle pour toi,
  • tu as de la fièvre (supérieure à 38°C),
  • les saignements sont très abondants (tu remplis une serviette en moins d’une heure, par exemple),
  • les lochies (saignements post-accouchement) ont une odeur forte et désagréable,
  • tu ressens une douleur localisée d’un seul côté ou très basse dans le bassin,
  • tu te sens faible, étourdie, essoufflée, ou “pas comme d’habitude”.
  • Tu ne déranges jamais le personnel médical en posant une question. Mieux vaut vérifier une fois de trop que de rester dans l’angoisse. Tu viens de traverser un événement majeur, tu as le droit à toute l’attention dont tu as besoin.

    Des solutions naturelles pour mieux vivre les contractions

    On ne peut pas supprimer complètement ces contractions (et ce n’est pas souhaitable, car elles sont utiles), mais on peut les rendre plus supportables. Voici quelques pistes à tester, à adapter à ta façon de faire, sans pression.

    La respiration profonde

    Tu peux t’inspirer des respirations que tu as utilisées pendant le travail :

  • Inspire par le nez en gonflant doucement le ventre.
  • Expire lentement par la bouche, comme si tu soufflais dans une paille.
  • Essaie de relâcher tout ton corps à l’expiration, en particulier les épaules, la mâchoire, le bas-ventre.
  • Lire ▶  Les étapes de l’accouchement : un guide complet

    Parfois, se concentrer sur la respiration permet de “surfer” sur la vague de douleur plutôt que de la subir.

    La chaleur

    La chaleur peut aider à détendre les muscles et à atténuer la douleur :

  • bouillotte tiède (pas brûlante) posée sur le bas-ventre,
  • coussin chauffant,
  • douche chaude qui coule sur le ventre ou le bas du dos.
  • Si tu as eu une césarienne, demande toujours l’avis de l’équipe médicale concernant la chaleur sur le ventre, surtout au niveau de la cicatrice.

    Les positions qui soulagent

    Tu peux expérimenter différentes positions :

  • allongée sur le côté avec un coussin entre les genoux,
  • semi-assise, bien soutenue par des oreillers,
  • légèrement penchée en avant, les coudes appuyés sur une table ou le dossier d’un fauteuil.
  • Parfois, un léger bercement du bassin, assise sur un ballon ou au bord du lit, peut aussi aider à accompagner la contraction.

    Le relâchement volontaire

    Ça peut paraître contre-intuitif (on a tendance à se crisper quand on a mal), mais plus ton corps se détend, moins la douleur est vécue comme agressive.

    Quand tu sens la contraction monter, essaie de :

  • décrisper tes mains,
  • desserrer les dents,
  • laisser tes épaules “tomber” loin des oreilles,
  • dire à voix basse : “Je laisse passer” ou “C’est temporaire”.
  • Ce sont de petits gestes, mais répétés, ils peuvent vraiment changer ton expérience.

    Médicaments et accompagnement médical : tu as le droit d’être soulagée

    On oublie parfois de le dire clairement : tu as le droit d’être soulagée médicamenteusement. La douleur n’est pas une étape “obligatoire” à endurer pour être une “bonne maman”.

    Selon ta situation (voie basse ou césarienne, allaitement ou non, antécédents médicaux), l’équipe peut te proposer :

  • paracétamol,
  • anti-inflammatoires (si compatibles avec ton cas et ton allaitement),
  • antispasmodiques pour calmer les spasmes utérins.
  • Parle honnêtement de ce que tu ressens :

  • Sur une échelle de 0 à 10, combien est ta douleur ?
  • Est-ce que ça t’empêche de dormir ? De profiter de ton bébé ? De te déplacer ?
  • Tu n’exagères pas. Tu donnes simplement des informations précieuses pour qu’on puisse t’aider. Un bon soulagement de la douleur t’aidera aussi à mieux te reposer, à mieux allaiter si tu le souhaites, à aborder ce début de maternité avec un peu plus de douceur.

    Le rôle du repos, de l’hydratation et de l’alimentation

    Notre corps n’est pas une machine isolée : tout est lié. Prendre soin de toi globalement peut aussi atténuer ce que tu ressens au niveau des contractions.

    Le repos

    Oui, tu viens d’avoir un bébé et on te dit de te reposer… paradoxal, n’est-ce pas ? Pourtant, même de très courtes pauses comptent :

  • fermer les yeux quelques minutes pendant que quelqu’un d’autre berce bébé,
  • s’allonger dès que c’est possible plutôt que rester assise trop longtemps,
  • te donner la permission de “ne rien faire” d’autre que toi et ton bébé.
  • Lire ▶  Les nouvelles tendances postnatales pour un accouchement serein : hypnose, acupuncture, et autres méthodes

    L’hydratation

    Boire suffisamment aide ton corps à mieux récupérer, à gérer les pertes de sang, et même parfois à limiter les maux de tête qui accompagnent la fatigue.

  • Garde une bouteille d’eau à portée de main, surtout pendant les tétées ou les biberons.
  • Tu peux aussi varier avec des tisanes compatibles avec l’allaitement si tu allaites (fenouil, verveine, rooibos… selon les conseils de ton professionnel de santé).
  • L’alimentation

    Pas besoin de repas parfaits, mais un minimum d’apports réguliers t’aidera :

  • des snacks faciles à manger d’une main (amandes, fruits, yaourts, tartines),
  • des repas simples mais complets (féculents, légumes, protéines),
  • ne pas rester trop longtemps le ventre vide.
  • Une glycémie trop basse, la fatigue et le manque d’hydratation peuvent rendre la douleur plus difficile à supporter.

    Le soutien émotionnel : tu n’es pas seule avec ta douleur

    Au-delà du physique, ces contractions peuvent avoir un impact émotionnel : impression que “ça ne s’arrête jamais”, fatigue nerveuse, parfois souvenirs difficiles de l’accouchement qui remontent.

    Parler de ce que tu traverses peut vraiment faire la différence :

  • à ton/ta partenaire : lui dire simplement “Là, j’ai mal, j’ai besoin que tu prennes le relais quelques minutes”,
  • à une sage-femme en visite à domicile,
  • à une amie déjà maman qui pourra te rassurer : “Moi aussi, j’ai eu ça, et ça s’est apaisé.”
  • Tu peux aussi noter dans un carnet ce que tu ressens, jour après jour. Ça permet de prendre du recul, de constater que, même si c’est inconfortable, l’intensité diminue. Et puis, parfois, poser des mots aide à déposer un peu du poids que l’on porte.

    Et si on voyait aussi le message positif derrière ces contractions ?

    Non, il ne s’agit pas de minimiser ta douleur, ni de te dire de “penser positif” pour qu’elle disparaisse. Mais parfois, jeter un autre regard sur ce qui se passe dans ton corps peut apporter une petite touche de douceur.

    Ces contractions, c’est :

  • ton utérus qui termine son travail avec sérieux,
  • ton corps qui veille à ta sécurité en limitant les hémorragies,
  • un signe que petit à petit, ton ventre de grossesse laisse place à ton corps de maman.
  • Chaque vague qui passe te rapproche un peu plus de la fin de cette phase intense. Un jour très prochain, tu te surprendras à réaliser : “Tiens, je ne les sens presque plus…”

    En attendant, tu as le droit de t’entourer de douceur : coussins, plaids, tisanes, mots gentils, médicaments adaptés, visites de personnes qui prennent soin de toi (ou justement, aucune visite si tu en as besoin).

    Tu viens de donner la vie. Tu as déjà accompli l’exploit. Le reste, ces contractions, ce sont les dernières pages d’un chapitre qui se referme doucement… pour laisser la place à la suite de votre histoire, à toi et ton bébé.